Rappel

白悠会というクラブの名前は、諸葛孔明の詠んだ詩の中にある、『白雲悠々』という言葉からいただきました。亡き恩師、佐藤彦四郎先生が愛した言葉です。
 白い雲は悠々と空を流れ、時代を超えてなお天空から人びとを見守り続けています。風に吹かれ、形を変えながらも、自分の剣道を見つけるまで、いつまでも悠々と続けていきたいという気持ちから、白悠会が生まれました。                         
C'est l'image d'un nuage blanc (HAKU-UN) qui flotte tranquillement (YUYU) dans le ciel. HAKU-YU vient de là. Continuer longtemps, chercher sa voie tranquillement comme un nuage blanc dans le ciel bleu.

mardi 27 novembre 2012

Message d'un des nos pratiquants

Bonjour à tous,

La lecture de ce mail et de l'article lié m'ont beaucoup attristé, mais on en avait déjà parlé avec Minori et elle a sûrement reconnue dans ce qui est dit dans ce mail ce que je lui avais dit à la suite de la lecture de l'article qu'elle avait mis en ligne sur le blog du dojo : ( voir plus bas ) 

 le kendo est un art martial issu de traditions très anciennes mais malheureusement beaucoup le pratique comme un sport de combat. Et cela s'applique à tous les arts martiaux comme le Judo (et je l'ai pratiqué pendant assez d'années pour le savoir, d'ailleurs j'en ai été écoeuré).

Mon père m'a fait baigner très tôt dans les valeurs véhiculées par les arts martiaux, issus d'une nécessité historique de se protéger d'un environnement hostile mais aussi de celle de transmettre des valeurs de discipline, d'humilité et d'apprentissage. 


 Je ne conçois aujourd'hui les arts martiaux qu'ainsi mais je ne suis pas un naïf et ce n'est pas la pensée de tous les pratiquants, il suffit de regarder les grands magazines d'arts martiaux qui font de plus en plus de place aux sports de combat, aux résultat et aux combats sans limites pratiqués par des ignares qui veulent croire qu'ils sont les gladiateurs des temps modernes et qui utilisent la pratique martiale pour compenser au lieu de trouver un équilibre.

La pratique martiale est un moyen de gagner en assurance, de se vaincre d'abord soi-même avant de vouloir vaincre les autres. Les romains disaient "mens sana in corpore sano: un esprit sain dans un corps sain", voilà ce à quoi doit mener une pratique martiale. 


D'ailleurs si on étudie des pratiques ancestrales comme le pancrace des grecs où la lutte romaine, on retrouve cet état d'esprit, cette ritualisation du combat qui doit mener à un équilibre du corps et de l'esprit. De plus, dans les escrimes occidentales (que cela soit des écoles italiennes, espagnoles, françaises...) traditionnelles, on retrouve cet esprit en plus d'une idée de code d'honneur. Les guerres de ces temps-là étaient très dures et le fait de suivre un code d'honneur permettait de garder une certaine mesure dans ce qui n'en avait pas, or aujourd'hui on a éliminé cet esprit d'honneur, trop désuet pour certains, pour se lancer dans une compétition démesurée (mot clef de nos sociétés "modernes") pour écraser l'adversaire, tout étant bon pour arriver à ses fins.

Mais en accordant autant d'importance à cette compétition où il faut vaincre à tout prix pour quelques babioles qui ne reflètent en rien un art martial  mais qui donnent une satisfaction personnelle momentanée, on a oublié ce que sont les arts martiaux : une philosophie de vie.
Alors quand des jeunes ont des comportements et des attitudes plus que discutables, c'est que le message de la philosophie martiale n'est pas passé, et peut-être que les éducateurs n'ont pas bien fait passer ce message à cause des choix de leur enseignement.
Dans tous les cas Maître Jigoro Kano doit se retourner dans sa tombe, lui qui disait : "toute victoire qui n'entraîne pas la conviction et la transformation du partenaire, n'est qu'une apparence et une illusion. Vaincre sans convaincre n'est rien".


On ne peut pas se contenter de transmettre un savoir sans les valeurs qui y sont liées, c'est le vider de son sens, et il ne faut pas oublier que la parole qu'on transmet est lourde de sens et que l'exemple est essentiel dans les enseignements.
@+ Cyril


Après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple. Danton.

( Cyril est enseignant dans un Lycée )